Conseils d’Expert : Les doulas, accompagnatrice de grossesse et de naissance
03. 04. 2022

Avec leur présence rassurante et leur écoute bienveillante, les doulas sont un soutien familier auprès des femmes enceintes qui font appel à leurs services. Leur présence auprès des couples qu’elles accompagnent pendant et après l’expérience intime qu’est la grossesse leur confère un rôle bien particulier.

Depuis l’antiquité la doula est une personne qui apporte soutien et accompagnement moral et pratique à une femme enceinte ou à un couple durant la grossesse, la naissance , la période néonatale. 

Les questions autour du métier de doula sont légion : quelles sont les compétences d’une doula ? Peut-elle se substituer au suivi d’une sage-femme ? 

Enfance Paris a recueilli le témoignage riche de Clarisse Hello, doula de profession. Elle nous apporte sa lumière sur ce métier encore parfois méconnu ainsi que ses conseils aux jeunes parents.

Bonjour Clarisse, pouvez-vous vous présenter rapidement ?

Je suis Clarisse, maman d’une jeune fille de 16 ans, originaire de Normandie et adoptée depuis 2017 à Aussois, un village-station en Savoie. Je suis aujourd’hui en triple activité : maman, responsable d’un centre de vacances pour familles et doula.

Comment avez-vous découvert votre métier et depuis quand exercez-vous ?

J’ai d’abord souhaité être puéricultrice. J’ai donc obtenu mon BAC puis passé mon concours d’infirmière. Au fil de mon parcours et étant titulaire du BAFA, j’ai travaillé dans  l’organisation de séjours jeunes, notamment avec intégration de jeunes en situation de handicap, mais aussi dans l’organisation d’événements et d’activités pour adultes et familles, ainsi que dirigé des ACM (Accueils collectifs de Mineurs).

C’est en visionnant un reportage sur les Doulas au Royaume-Uni il y a quelques années en arrière que j’ai eu un déclic. J’ai naturellement ressenti le besoin d’exercer le métier de Doula, reconnu dans beaucoup de pays. J’ai toujours aimé honorer la vie, être entourée de femmes enceintes et de bébés présents et à venir. Ceci me met assez vite dans une joie que je ne peux expliquer, depuis mon plus jeune âge. 

En octobre 2010, j’ai passé le cap et je suis je suis retournée, si l’on peut l’exprimer ainsi, à mon idée première : une activité où je peux associer parentalité et enfantement. 


En quoi le métier de doula est-il différent de celui de sage-femme traditionnel ?

En tant que Doula, je me mets au service des personnes afin de les préparer à leur future parentalité. J’accompagne la future maman dans l’apprentissage de son corps pendant la grossesse afin de préparer un accouchement optimal, qui se rapprochera le plus des besoins exprimés par le(s) futur(s) parent(s). Je suis aussi une accompagnatrice émotionnelle avant, pendant et après l'accouchement, et cherche à vous apporter le plus de sérénité possible. Une doula est adaptée également pour les familles monoparentales. Elle est un soutien et une présence en toute discrétion et sécurité..

Voici différents sujets sur lesquels les doulas peuvent accompagner les futurs parents :  l’accompagnement holistique des naissances , la physiologie de la femme enceinte (rôle neuronal, hormonal...), l’allaitement, le portage et ses enjeux, le développement psychomoteur du bébé et l'aménagement de l'espace, la parentalité bienveillante, la sécurité affective, les pédagogies éducatives, le massage des femmes enceintes et bébés. Et bien d’autres encore pour lesquels des formations spécifiques existent.

Ayant un parcours “césarienne et IVG”, je peux accompagner et orienter les les personnes lors du deuil périnatal et de prise de décision importante, ainsi que diriger vers des professionnels s’il y a un travail plus profond à faire (sophrologues, coach de vie, ostéopathe, kinésiologues, neuropsychologue etc...). Tout ce travail s’effectue toujours sous la confiance totale des futurs parents accompagnés, ces derniers restant évidemment les seuls décisionnaires.

Attention, je ne remplace pas un professionnel de santé et je ne peux suivre mes patientes que si elles si elles sont suivies d’une sage-femme et bénéficient d’un suivi gynécologique. Les cours de préparation à l’accouchement sont réservés aux sages-femmes et praticiens diplômés (sophrologues, etc...). Je ne souhaite en aucun cas faire le travail d’autres praticiens et le principe est que nous puissions travailler, main dans la main, pour le bien-être des parents, celui du bébé à venir et de la fratrie. 

Les doulas ne sont donc pas des experts de la santé. Nous complétons en effet le rôle des personnels de santé sur l’information mais surtout dans l’accompagnement émotionnel des parents et de leur bébé.

Pouvez-vous nous décrire votre journée type ?

J’exerce mon activité de doula les après-midi après mon activité de responsable de centre de vacances.

Je peux suivre des couples pendant la grossesse mais aussi des mamans pendant leur post-partum. Pour cela je propose une première rencontre afin d’établir un plan de leur besoin et accompagnement. Je leur propose des petits questionnaires en créant un groupe Whatsapp, sur différents sujets, de l’histoire de la maternité à l’arrivée du bébé. Je leur propose aussi des rdv selon leurs besoins, seul ou en couple.

Il n’y a donc pas vraiment de journée type comme les besoins sont différents d’une couple à l’autre ou d’une femme enceinte à l’autre. 

Cependant, mes outils de travail principaux restent : le pilate prénatal et les mouvements de yoga, le massage ayurvédique et les exercices de respiration, et enfin l’échange autour de l’accouchement à venir ou passé.

Quels sont vos conseils pour le bain de bébé ?

Le bain est un moment privilégié entre le bébé et ses parents. Un moment où se crée du lien entre le parent et l’enfant. Voici mes conseils pour un bain en toute sérénité :

  1. Le bain ne doit pas durer dans le temps. C’est un moment qui peut être angoissant pour le bébé et il faut donc s’assurer qu’il soit rassuré.

  2. Préparer à l’avance tous les produits à proximité de la baignoire ou du lavabo

  3. Chauffer la pièce à 22 / 23 degrés

  4. Le bain ne doit pas être journalier entre 0 et 9 mois : baigner 2 à 3 fois la semaine suffit. La toilette du cou et du fessier peut se faire à part.

  5. Envelopper son petit et être au plus proche de lui, le rassurer, lui parler pendant l’immersion dans le bain.

  6. Commencer par lui laver la tête, car la transpiration est plus prononcée à ce niveau. Puis lui laver le corps avec des gestes doux

  7. Laver le bébé seulement avec les mains car les gants peuvent irriter sa peau.

  8. Sortir le bébé du bain en restant rassurant et en l’enveloppant dans une serviette chaude.

  9. Profiter de ce moment pour faire du peau à peau.



Avez-vous une anecdote professionnelle à partager avec nous ?

Le dernier couple accompagné sont maintenant parents d’une petite fille de 3 mois. Outre l’accompagnement professionnel, nous avons tissé des liens forts à travers leurs joies, doutes et inquiétudes. Aujourd’hui nous restons en contact, nous allons marcher ensemble. Je suis devenue comme une « tata de cœur » pour leur fille.  Leur retour a vraiment été gratifiant et l’est encore aujourd’hui. C’est une grande histoire d’Amour avec tous ces parents et bébés !

Merci Clarisse !

Pour contacter Clarisse et bénéficier de son accompagnement : https://www.njdoula.fr/