TOUT SAVOIR SUR LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS
07. 03. 2023

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Nous avons tous déjà entendu parlé des perturbateurs endocriniens, mais que sont-ils réellement, comment les repérer et quelles conséquences ont-ils sur notre corps et celui de nos enfants ? 

Chez Enfance Paris, ce sujet nous tient particulièrement à cœur car nous avons conscience de la gravité des impacts de ces substances sur notre santé et celle de nos enfants. Nous voulions donc vous proposer aujourd’hui un article complet vous expliquant en détail – mais de manière simplifiée, tout ce qu’il y a à savoir sur les perturbateurs endocriniens (car dans tous ces articles présents sur Internet, il est parfois difficile de s’y retrouver).

 

La première question à se poser, c’est qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ? 

Pour définir ces substances, nous pouvons nous appuyer sur la définition donnée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2002 : “Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous-) populations.”

Pour mieux appréhender cette définition, nous pouvons partir de la définition du système endocrinien. Ce dernier est un ensemble d’organes et de tissus qui sécrètent des hormones dans le sang. Les hormones, eux, jouent un rôle de « messager chimique » entre différentes parties du corps, rôle essentiel au bon fonctionnement de notre organisme. Les hormones permettent, par exemple, la stimulation de la croissance et du développement, la régulation des émotions, le contrôle de la température corporelle, la glycémie, la pression artérielle,... L’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) mettait d’ailleurs en avant le danger que représentait l'altération de notre système endocrinien.

Les perturbateurs endocriniens, eux, sont des substances ou des mélanges chimiques, artificiels aussi bien que naturels, qui possèdent la capacité d’interférer avec ce système endocrinien, et donc notre système hormonal. 

 

Ces substances sont différentes les unes des autres, ne se retrouvent pas au même endroit et n’ont pas le même impact sur l’organisme. Nous avons donc décidé aujourd’hui de vous présenter les plus connues et surtout les plus courantes en cosmétique pour vous donner toutes les clés pour les éviter.

  1. Le Bisphénol A (BPA) 

Bisphénol A est un perturbateur endocrinien présent dans les plastiques alimentaires (mais aussi  non-alimentaires). Depuis 2002, des experts du monde entier s’y sont intéressés et aujourd’hui, de nombreuses études scientifiques majeures démontrent les effets néfastes de ce perturbateur endocrinien, notamment l’existence d’un lien direct entre le BPA et certains cancers ainsi que des effets nocifs sur la reproduction. Mais, composé œstrogénique, il est également à l’origine de déformations génitales chez les nouveau-nés garçons et de puberté précoce chez les jeunes filles, d’hyperactivité, de dépression et de déficit d’attention, de troubles du système reproducteur et hépatique, d’obésité, de diabète, d’une baisse de la qualité spermatique chez l’homme et d’une hausse des cancers du sein et de la prostate.

En 2018, un règlement a alors été publié par la Commission Européenne pour renforcer les restrictions applicables à cette substance dans les matériaux directement en contact avec les aliments. La limite de migration spécifique est désormais fixée à 0,6 milligrammes par kilo d’aliments.

Concernant la présence du BPA dans les produits des nourrissons, sa capacité à imiter l’œstrogène étant démontrée, son utilisation est aujourd’hui interdite dans les biberons. Cependant, on retrouve ce perturbateur endocrinien dans les bouteilles de sport, les contenants pour distributeurs d’eau (généralement 18 litres), les jouets pour enfants, les CD et DVD, les boîtes de conserve, les canettes en aluminium...

La principale source d’exposition à cette molécule reste son ingestion du fait de la migration de ses contenants vers les contenus alimentaires. 

  1. Les phtalates 

 

Groupe de produits chimiques nés dans les années 1950, les phtalates sont présents dans les cosmétiques et les emballages. Ils sont utilisés dans deux cas : pour assouplir les plastiques et pour stabiliser les parfums. 

Concernant les effets de ces substances sur le corps, il a été démontré par L’Agence nationale de sécurité sanitaire qu’elles bloquent les effets de la testostérone en imitant les oestrogènes. Les phtalates, modifiant également la production d’hormones thyroïdiennes, sont aussi à l’origine de malformations génitales, de puberté précoce, de problèmes de fertilité, de difficultés du système respiratoire, d’allergies diverses et d’asthme.

Présentes dans notre quotidien, ainsi que dans les produits que l’on utilise sur nos enfants, on les retrouve notamment dans les matières plastiques comme les rideaux de douche, certains jouets, les sacs et vêtements de faux cuir. En cosmétique, les phtalates sont particulièrement présents dans les produits coiffants, les produits de soins, les cosmétiques et les parfums.

 

Cependant, en France, leur utilisation est interdite depuis le 3 mai 2011.

  1. Les parabènes

Faisant partie de la grande famille des conservateurs présents dans de nombreux produits de notre quotidien, les parabènes se retrouvent dans les produits cosmétiques, les produits d’hygiène et dans l’industrie agroalimentaire.

Particulièrement néfastes pour les femmes enceintes, il perturbe le système endocrinien et le système général de reproduction. En dose conséquente, il favorise également le cancer du sein. En effet, à l’image des phtalates, les parabènes possèdent des composés œstrogéniques qui, absorbés par la peau, peuvent causer des réactions cutanées, des allergies, des irritations mais également des cancers. 

Cependant, les risques encourus par l’application de parabènes seraient véritablement importants que si le produit n'était pas rincé. Pour les enfants, il est tout de même préférable d’éviter les produits comportant ces substances car il reste toujours quelques résidus sur la peau, notamment chez les bébés. 

  

  1. Les alkylphénols

 

Les alkylphénols font partie d’une famille connue de produits chimiques. On retrouve ces perturbateurs endocriniens dans divers produits tels que les peintures et détergents, les pesticides, mais également les produits d’hygiène et les cosmétiques. 

Tout comme les substances présentés précédemment, les alkylphénols imitent les œstrogènes et altèrent le système endocrinien. Accumulés dans l’organisme, ils peuvent avoir, à la longue, des conséquences néfastes sur l’organisme : effets sur le développement, la puberté et la fertilité.

 

Cette substance est aujourd’hui interdite par l’Union Européenne à une concentration supérieure à 0,1 % dans les produits d’usage courant et cosmétiques.

  1. L’hydroxyanisol butylé (BHA) et le butylhydroxytoluène (BHT)

 

Le BHA et le BHT sont deux additifs alimentaires qui protègent certains aliments contre l’oxydation, mais sont également présents dans de nombreux produits cosmétiques. 

Dans un liste non exhaustive des produits contenant le BHA et le BHT,  on retrouve certains produits contenant des corps gras comme les crèmes, lotions et produits hydratants, les baumes et rouges à lèvres, les crayons et ombres à paupières, les emballages alimentaires, les céréales, les gommes à mâcher, la viande, la margarine, les croustilles, les soupes et autres aliments déshydratés...

Réputés et reconnus comme dangereux, ils sont interdits dans certains pays, et même classés cancérigène dans l’État de Californie (États-Unis). Il n’est cependant pas interdit en France.

De part leur activité oestrogénique conséquente, ces substances présentent une toxicité avérée pour la peau, le foie (amenant une hypertrophie de ce dernier) et les reins, contribuent à l’augmentation du risque de cancer, retarde la croissance cellulaire et accentuent les réactions allergiques. Les BHA et BHT sont également neurotoxiques.

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  1.  Le téflon et autres composés perflurorés (PFC)

 

Présentes dans certaines crèmes pour le corps, des traitements pour tissus, des emballages alimentaires, des batteries de cuisine, des équipements sportifs et médicaux, et des vêtements imperméables, ces polluants organiques persistants sont reconnus comme étant cancérigènes. Pour les femmes enceinte, ils peuvent être à l’origine de la naissance de bébés de faible poids, ils augmentent le taux de cholestérol, modifient la réponse au stress et altèrent le développement du système nerveux du fœtus.

 

  1. Le triclosan

 

Le triclosan est un produit de synthèse multi-applications: antibactérien, antifongique, antiviral, anti-tartre et agent de conservation, on le retrouve dans de très nombreux produits. En autre, les savons, dentifrices, produits de premiers soins, produits contre l’acné, cosmétiques, crèmes à raser, lotions hydratantes, démaquillants, déodorants, rideaux de douche, éponges de cuisine, jouets, vêtements de sport et certains types de plastiques.

Cette substance est de plus en plus remise en cause par la communauté scientifique. Pour cause : le triclosan peut bloquer l’activité de la glande thyroïde et l’action des hormones thyroïdiennes en s’accumulant dans les tissus graisseux. Ce perturbateur endocrinien est également toxique pour les voies respiratoires et le foie.

  1. le phénoxyéthanol

Conservateur synthétique fréquemment utilisé dans divers produits cosmétiques dont les lingettes pour bébé de par ses propriétés antibactériennes, le phénoxyéthanol subit de nombreuses recommandations par l’Agence nationale de sécurité du médicament. Depuis le 20 décembre 2019, il est notamment obligatoire pour les fabricants de préciser la présence de phénoxyéthanol dans leur produit, excepté pour les déodorants, les produits de coiffage et les produits de maquillage. Par ailleurs, s’il y a présence de phénoxyéthanol dans certains produits destinés aux enfants, les fabricants ont l’obligation de notifier sur ce dernier qu’il ne doit pas entrer en contact avec les fesses des enfants de 3 ans ou moins. Suspecté d’être un perturbateur endocrinien, les bébés y sont particulièrement exposés compte tenu de la pénétration possible des produits, notamment au niveau du siège irrité lors des changements de couches.

  1. Les OGM

 

Un OGM est un organisme dont le génome a été modifié pour lui conférer une nouvelle propriété. Surtout connu pour être utilisé dans le secteur de l‘agroalimentaire, ils sont notamment défendu car permettrait de meilleurs rendements, favoriserait l’agriculture sur des sols inaptes à la culture jusqu’à maintenant, et même… de plus grandes qualités nutritives. Cependant, nous ne savons pour le moment que très peu de choses sur les conséquences à long terme sur le corps et la santé. L’un des risques serait que les OGM favoriserait le risque d’allergie, et serait peut-être un perturbateur endocrinien, mais rien n’est à l’heure actuelle avéré. 

Et si le débat se centre sur la question de l’agroalimentaire, de plus en plus de cultures OGM sont autorisées dans le monde. Conséquence de cela : de plus en plus d’ingrédients cosmétiques sont susceptibles de provenir de variétés génétiquement modifiées. 

Différentes chartes et cahiers des charges en matière de cosmétiques biologiquement et naturels ont donc pris en compte la question des OMG et l’interdisant à différents degrés. Écocert (label de nos produits), a lui comme principe fondamental « l’utilisation d’ingrédients issus de ressources renouvelables et transformés par des procédés respectueux de l’environnement » et vérifie notamment « l’absence d’OGM ».

 

  1. les sulfates

 

Le Sodium Lauryl Sulfate (SLS) est un tensio-actif sulfaté avec une puissante action détergente. Agent moussants, tensioactifs, émulsifiants, les sulfates sont notamment utilisés dans les gels douches, shampoings et dentifrices. Connu pour son action irritante et desséchante, le Sodium Lauryl Sulfate est même utilisé comme irritant cutané de référence par les chercheurs menant des études dermatologiques. C’est donc une substance très agressive pour la peau. Cette agression touche également à la barrière cutanée et déshydrate cette-dernière. Attaquée, elle produit alors plus de sébum, rendant la peau et les cheveux gras. Mais les sulfates, en plus de leur effet irritant, sont connus pour être des perturbateurs endocriniens et des substances cancérigènes. En effet, de par leur effet détergent, les sulfates – et notamment le SLS, sont capables de pénétrer dans les tissus et se fixer sur différents organes vitaux, même s’ils sont utilisés en faible concentration. 

Capables de s’insinuer dans l’organisme, les sulfates peuvent altérer les protéines de la peau et ouvrir la voie à d’autres molécules toxiques voire cancérigènes. Perturbant également notre système hormonal/endocrinien, ils sont reconnus donc comme étant des perturbateurs endocriniens. Mimant l'oestrogène, ils participent au développement de cancer du sein chez les femmes et, chez les hommes, ils sont soupçonnés d'entraîner une chute de fertilité. Par réaction avec d’autres molécules répandues dans les shampoings (le triethanolamine, le cocamide MEA ou DEA, le lauramide MEA ou DEA), les sulfates se transforment en composés cancérigènes. 

Attention d’ailleurs aux sulfates, et notamment au SLS, dans les produits à destination des enfants. En effet, rapidement absorbés par l'œil si le shampoing ou le gel douche entrent en contact avec ce dernier (ce qui arrive souvent chez les enfants en bas âge) ces molécules peuvent y rester logés jusqu'à 5 jours. Le taux d'absorption étant particulièrement élevé chez les jeunes, ces effets néfastes peuvent s'accumuler rapidement et poser soucis lors de leur développement. 

 

  1. les parfums de synthèse

 

Les parfums aussi sont aujourd’hui sujet à controverse concernant leur méthode de fabrication et les molécules utilisées lors de celle-ci. En effet, la grande majorité des parfums actuellement proposés sur le marché sont des parfums dits “conventionnels”. Ce terme signifie qu’ils sont formulés avec une base d’alcool dénaturé aux molécules chimiques et que le jus du parfum (la composition parfumée) est lui aussi fabriqué de manière synthétique. 

Nous retrouvons également des phtalates en parfumerie, ces substances étant particulièrement appréciées dans ce milieu car elles permettraient de fixer et prolonger le sillage. Rappelons que les phtalates sont des perturbateurs endocriniens avérés. 

 

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Cette liste explicative et non exhaustive nous prouve une nouvelle fois l'importance de faire attention à la présence de potentiels perturbateurs endocriniens dans les produits que nous achetons, notamment ceux destinés à nos enfants. Car, si ces substances sont néfastes pour tous, les plus petits sont particulièrement exposés à leur toxicité. Et pour cause : ces derniers, encore en plein développement, possèdent une peau bien plus fragile que celle des adultes. Plus fine et moins perméable, elle absorbe beaucoup plus et se défend moins bien contre les toxines. 

Par ailleurs, il est important de souligner que la peau, peu importe l’âge, ne sait pas se détoxifier. C’est-à-dire qu’elle n’élimine pas, ou presque pas, les produits toxiques absorbés. Encore plus que la voie respiratoire ou alimentaire, la peau est celle qui permet la plus grande perturbation de l’organisme.

 

Mais alors, comment faire pour éviter les perturbateurs endocriniens ? 

En cosmétique, il est recommandé de se tourner vers les produits bio. Les labels Cosmébio ou Ecocert proposent des produits respectueux de la santé ainsi que de l'environnement. Ces labels garantissent au consommateur une composition transparente. Il faut également scruter les listes INCI pour s’assurer de la non-présence de potentiels perturbateurs endocriniens. Puisque ces dernières sont parfois difficiles à décrypter, de nombreuses applications ont vu le jour pour vous aider à mieux comprendre la composition de vos produits : QuelCosmetic, INCI Beauty sont les plus connues (et reconnues) et vous demande simplement de scanner votre produit. L’application s’occupera de réaliser le décryptage pour vous !

De notre côté, nous avons toujours été engagés contre les perturbateurs endocriniens. Nous ne nous contentons pas d’exclure de nos formules les 1328 substances chimiques interdites en Europe, nous excluons également toutes celles qui sont sur liste grise.

Seuls sont conservés des ingrédients d’origine naturelle. Sans OG –Sans parfum de synthèse-Sans parabènes– Sans PEG, BHA ou BHT–Sans phtalates–Sans EDTA–Sans phenoxyethanol–Sans composés organo-halogénés–Sans Sulfates.